Témoignage de Rosa Casany pour Dolores Garcia Mendez et Antonia Mendez Gonzales (épouse Casany)

, par  Rosa Casany

Le 30 décembre 2013 à 19:10, par Rosa Casany En réponse à : Témoignage de Rosa Casany pour Dolores Garcia Mendez et Antonia Mendez Gonzales (épouse Casany)

Bonjour,

C’est avec beaucoup d’émotion que je vous apporte mon témoignage.

Ma tante, Dolores Garcia Mendez aujourd’hui décédée, et ma mère, Antonia Mendez Gonzalez, âgée de 11 ans à cette époque, ont été aussi internées dans le camps "Bois Brûlé" de février 1939 à février 1940. Le camp, comme a pu en témoigner ma tante durant toute sa vie, était bien à Ouques (Loir et Cher) près d’Ecoman.
Les deux témoignages que je viens de lire correspondent tout à fait aux récits que j’ai eu d’elles. Ces souvenirs ne les ont jamais quittés et ma mère à 86 ans peut en parler encore comme si c’était hier.
Les conditions de vie étaient inhumaines. La construction des baraques n’avait pas été achevée et le froid passait entre le haut du mur et le toit.
La nourriture ... il n’y en avait pas. L’eau était gelée.
Pendant cette période, ma tante a accouché de son fils qui est mort quant il avait trois mois, faute de médicaments.

Quant mon grand-père et mon oncle ont pu les localiser, ma tante et ma mère ont pu quitter le camps. Ma mère a toujours pensé que l’aide internationale destinée aux réfugiés espagnols n’a jamais été distribuée et qu’on les maintenus dans des conditions inacceptables, sans pouvoir sortir du camps, mal considérés, en quelque sorte " en prison".
Je n’incrimine ni France ni les français dont je fais partie. Mais ceci n’empêche pas ma révolte pour ce qui est bien arrivé et qui n’aurait jamais du être. La prise de conscience, les témoignages des souffrances vécues par une population qui avait été vaincue peuvent-ils contribuer à ce que cela ne se reproduise pas, quelque soit l’origine des gens, quelque soit les raisons et les circonstances des situations, ni en France, ni ailleurs. JAMAIS. Je garde les républicains espagnols dans mon cœur.